Après une période prolongée d’absence du marché, le Mitsubishi Outlander fait son retour en France. Cette pause a-t-elle été mise à profit pour optimiser une recette qui avait séduit les conducteurs français il y a quelques temps ? Nous apportons ici quelques premiers éléments de réponse.
S’il est vrai que la Lancer Evo a contribué de façon significative à l’image de marque de Mitsubishi, un peu à l’instar de l’Impreza pour Subaru, c’est bien l’Outlander qui a permis à Mitsubishi d’occuper une position solide sur le marché français. Ce n’est pas tant les deux premières éditions qui ont fait le succès de ce modèle, mais bien la troisième génération introduite en 2013. Celle-ci, notamment grâce à son offre d’hybridation rechargeable, a su séduire un grand nombre d’acheteurs à une époque où cette technologie était encore peu répandue. Environ 9 000 exemplaires ont été vendus en France, dont 4 000 unités pour la seule année 2019. De retour après cette interruption, sa mission est désormais de regagner le cœur du public. Est-il armé pour relever ce défi ?
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Aspects pratiques : peut mieux faire
Abordons maintenant un point délicat : le volume intérieur ne reflète pas les dimensions extérieures du véhicule. Avec une longueur de 4,72 m (soit 2 cm de plus que son prédécesseur), le nouvel Outlander est imposant. Il rivalise avec d’autres SUV volumineux tels que le Honda CR-V (4,71 m) ou le Mazda CX-60 (4,75 m) et peut même être comparé à des modèles à sept places comme le Peugeot 5008 (4,79 m) ou le Volkswagen Tayron (4,80 m).

Un coffre de capacité réduite face à la concurrence
En dépit de sa taille, le coffre affiche un volume modeste de 472 litres (voire 467 litres pour certains niveaux de finition). Cela se situe en deçà des concurrents mentionnés précédemment : entre 596 et 635 litres pour le Honda, 570 pour le Mazda, 748 pour le Peugeot, et entre 705 et 885 litres pour le Volkswagen. Il n’y a donc pas de comparaison possible. De plus, une seule configuration à cinq places est proposée sur notre marché.

Priorité au confort des passagers
Quant à l’espace à l’arrière, il n’est pas particulièrement spacieux dans l’Outlander. Bien que l’espace ne soit pas vraiment restreint, d’autres modèles offrent une meilleure habitabilité. Cependant, son point fort réside dans le confort des sièges qui incitent à de longs trajets. La place centrale, en dépit de son étroitesse et d’un plancher pas totalement plat, demeure utilisable grâce à son moelleux.
En parallèle, les rangements disponibles bien que nombreux, ont une capacité limitée. La modularité reste basique avec des dossiers rabattables en format 40/20/40 et l’absence de banquette coulissante.
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Une présentation soignée

Une présentation raffinée
Bien que les matériaux souples ne foisonnent pas dans l’habitacle, leur présentation est réussie et l’assemblage inspire confiance et robustesse. Sur cet aspect, l’Outlander a fait des progrès notables. Globalement, bien que l’intérieur ne fasse pas preuve d’une originalité débordante, il demeure agréable, en particulier avec le design bicolore de la version Instyle que nous avons testée (la version avant-dernière du modèle).
Ergonomie bien pensée
L’un des points forts réside dans l’ergonomie simple et intuitive. Trouver une posture de conduite adéquate est aisé et il n’est pas nécessaire de manipuler l’écran tactile central pour ajuster la climatisation, des boutons physiques sont prévus à cet effet. Une caractéristique devenue rare de nos jours. Toutefois, un écran un peu plus réactif et une présentation plus moderne auraient été souhaitables, mais l’on se satisfait de menus peu prolifiques.

Un équipement généreux dès l’entrée de gamme
Avec un équipement complet dès la version de base incluant climatisation automatique bizone, compatibilité sans fil Apple CarPlay et Android Auto, système audio Yamaha, et des sièges confortables, l’intérieur de l’Outlander met en avant le confort. Il ne reste plus qu’à tester ses performances routières pour confirmer ces premières impressions, ce que nous ferons au début de l’année prochaine.
Capacité de recharge rapide
Rappel sur les caractéristiques principales de l’Outlander : à l’instar de son prédécesseur, il est uniquement disponible en version hybride rechargeable, une spécificité qui avait déjà fait son succès. Son moteur, plus puissant que le précédent (302 ch contre un peu plus de 200 ch), s’appuie sur une batterie de plus grande capacité (22,7 kWh contre 13,8 kWh), offrant une autonomie notable en mode tout électrique de 86 km. Un autre atout est la possibilité de recharger 80 % de la batterie en seulement 32 minutes via le connecteur CHAdeMO. L’installation d’une prise combo CSS aurait été un atout supplémentaire, mais c’est déjà un bon point.

Des prévisions plus prudentes
Nous éviterons de revenir en détail sur les prix de cette nouvelle édition, ces aspects ayant déjà été abordés dans un article précédent. Avec un point d’entrée en dessous des 50 000 euros grâce à une remise temporaire, l’Outlander n’est plus aussi compétitif qu’il l’a été. La concurrence venue de Chine est dure, à l’image du BYD Seal U de dimensions et de puissance comparables (4,78 m, 324 ch), proposé à 44 500 € avec une réduction de l’entreprise.
Le fabricant est conscient qu’il ne vendra pas autant de véhicules qu’avant. Lorsque le précédent Outlander était proposé, c’était une offre unique dans son segment. Désormais, ce n’est plus le cas. Par conséquent, l’objectif est modeste : 1 000 exemplaires par an.